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Sujets mensuels sur les marchés boursiers

Un examen des tendances et des dynamiques des marchés boursiers mondiaux.

Ross Cartwright
Stratège principal,
Groupe des stratégies et analyses

 

 

 

En résumé

  • Deux scénarios différents : les meneurs du marché contrastés au moment du creux d’août par rapport au sommet de juillet
  • Érosion de la dominance des sociétés technologiques à mégacapitalisation en matière de bénéfices et remise en question de leurs évaluations
  • Points de vue historiques sur l’évolution de la composition du marché 

Secteurs défensifs : des chefs de file du marché discrets

La reprise par rapport au creux du 5 août a été alimentée par le matériel technologique et les secteurs à bêta élevé, comme les voyages et les loisirs ainsi que les produits de consommation et l’automobile. Toutefois, si l’on analyse le marché depuis l’atteinte du sommet le 16 juillet, le scénario est différent. Ce sont les secteurs plus défensifs comme le tabac, la santé, le commerce de détail d’aliments, l’immobilier et les services publics qui ont résisté à la rotation et mené le marché. 

Nous sommes d’avis qu’il ne s’agit pas d’un simple changement dans les perspectives du marché, à savoir que les investisseurs boursiers font preuve d’une plus grande prudence et favorisent les secteurs défensifs. Selon nous, il serait plutôt question d’une combinaison d’attentes plus faibles à l’égard du rendement des dépenses en immobilisations liées à l’intelligence artificielle (IA) et des réductions de taux effectuées ou bientôt prévues par les banques centrales à l’échelle mondiale (à l’exception du Japon). Les actions liées à l’IA et celles à bêta élevé n’ont pas regagné leurs sommets, mais les actions à rendement élevé, qui ont tendance à être défensives, profitent de la croyance selon laquelle le cycle de taux a pris un virage.

Nous pensons que des taux plus faibles devraient favoriser les actions à rendement élevé si la diminution des taux fait partie d’un processus de normalisation de la politique monétaire, et non d’une réaction à une détérioration rapide de la croissance économique ou à une hausse du chômage. Voici pourquoi :

  • De tels titres offriraient un rendement de plus en plus intéressant par rapport aux taux obligataires en baisse. 
  • Un atterrissage en douceur pourrait accroître l’ampleur du marché et soutenir les bénéfices.
  • Un ralentissement modeste rendrait les réductions de dividendes moins probables.
  • Bon nombre de ces actions ont été délaissées et offrent des évaluations attrayantes.

Les actions à rendement plus élevé ont aussi tendance à être des actions de valeur et ont contribué au rendement du facteur de valeur au cours du dernier mois. La baisse des taux dans un contexte de croissance stable pourrait continuer de soutenir les actions à rendement plus élevé et les secteurs sensibles aux taux. Il se peut que la Réserve fédérale américaine doive réduire les taux de façon plus énergique pour stimuler la croissance et soutenir davantage les taux, non pas en raison des craintes de récession, mais parce que l’économie américaine s’est montrée peu sensible aux taux ces dernières années. Bon nombre des mêmes raisons pour lesquelles le cycle des taux n’a pas eu d’incidence importante sur l’économie au début devraient largement s’appliquer à la fin du cycle.

Diminution de la domination des sociétés technologiques à mégacapitalisation à mesure que les bénéfices s’élargissent 

Les ratios cours/bénéfice (C/B) ont été réévalués après les craintes liées à la croissance à la fin de juillet et selon nous, il est peu probable que le compromis entre la croissance du PIB et l’inflation s’améliore sensiblement. Les résultats du deuxième trimestre montrent que les bénéfices et les marges s’élargissent. Par conséquent, nous nous attendons à une diminution de la dépendance à quelques sociétés technologiques à mégacapitalisation seulement pour stimuler la croissance des bénéfices. Bien que le secteur des technologies continue d’afficher les marges les plus élevées, il est l’un des rares à avoir vu ses marges diminuer au cours des deux derniers trimestres, tandis que le reste de l’indice S&P 500 a enregistré une hausse. 

Le ratio C/B prévisionnel de l’indice S&P 500 s’établissait à 23,6 au 1er septembre 2024, ce qui est nettement supérieur à sa moyenne des 35 dernières années (17,7)1. De notre point de vue, le marché anticipe un atterrissage en douceur. Cette perspective est étayée par la prévision de croissance de 15 % du BPA l’an prochain, soit plus du double de la moyenne à long terme de 7 %2

Comme la croissance du PIB des États-Unis devrait ralentir l’année prochaine, il nous semble que les prévisions de bénéfices devraient être revues à la baisse et qu’il n’y a pas un grand potentiel de hausse étant donné les évaluations et les prévisions de bénéfices élevées. La baisse des taux pourrait aider, mais peut-être pas de la façon à laquelle les gens s’attendent ou qu’ils espèrent. De toute évidence, certains secteurs, comme nous l’avons souligné, profiteront de ce scénario, mais la plupart des avantages seront propres aux entreprises et fondés sur le profil d’endettement, les soldes de trésorerie et l’incidence des taux sur les clients finaux. 

Prenons Walmart en exemple. Le trimestre dernier, le titre a inscrit de bons résultats et s’est très bien comporté. Dans l’ensemble, on y a vu un signe que le consommateur est en bonne posture, malgré des foyers de faiblesse évidents chez les personnes à faible revenu et les jeunes. Cela pourrait être perçu différemment : Walmart vend principalement des produits de base courants, des biens que nous consommons régulièrement. Ces dépenses ne sont généralement pas particulièrement volatiles, même si l’économie ralentit. Les dépenses de consommation chez Walmart seraient-elles un signe de faiblesse et non de vigueur, alors qu’une partie de la récente vigueur de ses ventes est attribuable au fait que les consommateurs aisés se tournent vers des détaillants moins chers? 

Nous nous attendons à ce que les marchés boursiers enregistrent une croissance comparable à celle de leurs bénéfices. Les marchés obligataires ont déjà reculé en raison des attentes de réduction des taux et aucune reprise du côté des logements ou des demandes de prêts hypothécaires n’a été observée, ce qui renforce notre opinion selon laquelle le contexte n’est pas favorable à l’appétit pour le risque. Toutefois, l’amélioration du marché de l’emploi viendrait modifier ces perspectives. À court terme, nous continuons de privilégier les actions à grande capitalisation, de qualité supérieure et défensives.

Réflexion sur l’évolution de la composition du marché

En tant qu’investisseurs, nous nous tournons souvent vers le passé pour comprendre ce qui pourrait se produire à l’avenir. Une forme courante d’analyse consiste à examiner un événement particulier pour savoir à quoi s’attendre s’il devait se répéter. Bien que cela puisse être utile, il faut faire preuve de prudence quant à ce qui a causé l’événement et à la façon dont la composition du marché boursier a changé au fil du temps.

L’indice S&P 500 tel que nous le connaissons n’existait pas avant 1988. L’indice a été établi en 1923, mais il est passé de 90 titres à 500 en 1957. À l’origine, l’indice contenait exactement 425 titres du secteur des produits industriels, 25 titres des chemins de fer et 50 titres des services publics. En 1976, 40 titres du secteur des services financiers ont été ajoutés et les secteurs des produits industriels, du transport et des services publics ont été réduits à 400, 20 et 40 titres, respectivement. En 1988, Standard and Poor’s a éliminé les secteurs de titres à revenu fixe dans le but d’obtenir un portefeuille diversifié et représentatif de tous les titres négociés sur les marchés américains. En juillet 2002, toutes les sociétés étrangères, qui représentaient alors 1,3 % de la capitalisation boursière de l’indice, ont été éliminées et remplacées par des sociétés américaines3.

La Global Industry Classification Standard (GICS®) a été élaborée par MSCI et Standard & Poor’s en 19994. Toutes les données sectorielles de GICS avant 1999 ont donc été fournies à ce moment. La hausse des actions à mégacapitalisation a également modifié la composition des indices de référence. Elles dominent le rendement de leur secteur respectif et, en raison de leur taille, faussent les caractéristiques de l’indice de référence. Par exemple, les secteurs cycliques traditionnels comme les services financiers, les produits industriels, l’énergie et les matières ont diminué de moitié, passant d’environ 60 % de l’indice au début des années 1980 à moins de 30 % aujourd’hui5. Nous pensons qu’en analysant le rendement passé de l’indice, les investisseurs doivent être conscients de l’évolution spectaculaire de l’indice de référence lorsqu’ils décident de la probabilité que le passé se répète.

Notes

1 Bloomberg, 1er septembre 2024.
2 Morgan Stanley.
3 The Long-Term Returns on the Original S&P 500 Firms, Jeremy J. Siegel et Jeremy D. Schwartz.
4 MSCI, Foire aux questions sur GCIS.
5 Piper Sandler.

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