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The Big Mac1 sur la pondération des titres à revenu fixe : le syndrome FIFOMO

Dans ce numéro de The Big Mac, nous expliquerons comment la crainte de rater une occasion liée aux titres à revenu fixe (le syndrome FIFOMO) sera bientôt la nouvelle inquiétude des investisseurs en titres à revenu fixe.

Même si les craintes ont été nombreuses sur les marchés mondiaux récemment, nous croyons que la peur de rater une occasion liée aux titres à revenu fixe (le syndrome FIFOMO) sera bientôt la nouvelle inquiétude des investisseurs en titres à revenu fixe, mais qu’elle aura un effet positif. Compte tenu de l’amélioration marquée de la conjoncture macroéconomique, ce qui comprend des signaux plus forts de la part des banques centrales et des évaluations favorables, nous pensons qu’il pourrait s’agir d’une occasion intéressante d’accroître la pondération de cette catégorie d’actif. 

Les perspectives macroéconomiques pointent vers un scénario idéal. En ce moment, le risque de récession aux États-Unis semble avoir diminué, en raison de la résilience de la consommation au pays et de la robustesse des données fondamentales des sociétés. L’économie américaine ralentit, mais l’ampleur du choc de la croissance ne semble pas suffisante pour crier à la récession. Notre indicateur du cycle économique, qui signale certains risques de ralentissement, ne laisse entrevoir aucune récession imminente (figure 1). Du côté de l’inflation, des progrès ont été réalisés pour la maîtriser et il est maintenant raisonnable de penser que l’indice des dépenses personnelles de consommation de base, la mesure de l’inflation qui compte le plus pour la Réserve fédérale américaine (Fed), diminuera pour s’établir à environ 2 % l’an prochain. Plus important encore, la Fed laisse entendre que son cycle de resserrement est terminé. Cela signifie que le moment est enfin venu de se détourner du régime macroéconomique de peur de la Fed, ce qui ouvre la voie à un contexte beaucoup plus favorable pour les titres à revenu fixe. 

Les évaluations des titres à revenu fixe demeurent intéressantes. Selon nous, les évaluations des titres à revenu fixe sont relativement attrayantes pour les investisseurs ayant un horizon de placement à long terme. Ce constat est particulièrement vrai en ce qui concerne les taux de rendement totaux, qui, même après la récente remontée, demeurent intéressants selon les normes historiques. Selon le classement par centiles des taux de rendement totaux des dix dernières années, la plupart des catégories d’actif se classent en haut du 85e centile (figure 2). Il est vrai que les écarts de taux dans certains secteurs semblent excessifs, mais l’évaluation des taux de rendement totaux, qui comprend à la fois une composante de taux et une composante d’écart de taux, est importante, car elle a été l’un des principaux facteurs de rendement total prévu. De plus, la dispersion des écarts d’évaluation offre des occasions intéressantes aux gestionnaires actifs de repérer des stratégies de valeur relative. 

Les points d’entrée sont importants pour les titres à revenu fixe. Compte tenu du niveau intéressant des taux actuels, les perspectives des rendements prévus se sont considérablement améliorées. Cela s’explique par le fait qu’il existe historiquement une forte corrélation entre des taux de départ semblables à ceux d’aujourd’hui et d’excellents rendements subséquents. Par exemple, si l’on prend des obligations américaines de catégorie investissement à un taux initial de 5,16 %, le rendement médian pour les cinq années suivantes – en fonction d’une fourchette de 30 points de base (pb) autour du taux de départ – s’établit à 5,97 %, avec une fourchette de rendement de 3,36 % à 7,17 % (figure 3). De plus, les perspectives de rendement prévu pour les titres à revenu fixe ont été renforcées par les récents signaux à l’égard d’une réduction des taux par les principales banques centrales. En analysant la carte thermique des obligations américaines de catégorie investissement, il est clair que la probabilité de rendements hypothétiques plus élevés a augmenté, surtout compte tenu de la forte possibilité de réductions de taux en lien avec les récents signaux liés à la politique monétaire envoyés par la Fed. Plus précisément, si l’on suppose un taux de départ de 5,16 % et une absence de variation des écarts de taux au cours de la prochaine année, ainsi qu’une baisse des taux d’intérêt de 60 pb, un rendement de 9,43 % sur un an pourrait être réalisable (figure 4). Les rendements hypothétiques prévus sur un an correspondent simplement au taux de rendement initial auquel on soustrait la variation combinée des taux d’intérêt et des écarts de taux, multipliée par la durée de l’indice. Par exemple, si l’on suppose un taux de départ de 6 % et une durée de l’indice de 7, et que la variation combinée de l’écart de taux et des taux d’intérêt correspond à une baisse de 50 pb (c.-à-d. 0,50 %) pour la prochaine année, le rendement prévu sur un an sera estimé à 9,5 % (6 % - [-0,50 % x 7]). 

Le moment est peut-être venu de délaisser les liquidités au profit des titres à revenu fixe. L’exposition aux liquidités demeure importante, compte tenu de la crainte des investisseurs à l’égard du déploiement du risque, surtout après les deux dernières années difficiles pour les marchés mondiaux. On se trouve toutefois à un point d’inflexion important. Habituellement, peu de temps après l’atteinte d’un sommet du taux directeur d’une banque centrale, les liquidités commencent à tirer de l’arrière par rapport aux titres de créance. C’est précisément le scénario actuel (figure 5). La probabilité que les liquidités surpassent les titres de créance est susceptible de diminuer, surtout compte tenu des réductions de taux prévues.

Nous croyons que les titres à revenu fixe offrent de nombreuses occasions. Tous les investisseurs peuvent trouver leur compte dans ce secteur, selon leur appétit pour le risque, leurs besoins en matière de placement et leurs autres objectifs. Bien entendu, les titres à revenu fixe comportent à la fois un risque lié à la durée et un risque de crédit. La combinaison des deux donne lieu à une carte très diversifiée de sous-catégories d’actif (figure 6). Nous sommes maintenant optimistes à l’égard de la durée et du crédit. Par conséquent, nous privilégions les titres à revenu fixe plus risqués, en particulier les titres de créance des marchés émergents et les obligations européennes à rendement élevé. Nous préférons ces titres en raison des perspectives macroéconomiques plus favorables et des points d’entrée intéressants.  

Dans l’ensemble, nous croyons que les titres à revenu fixe sont à nouveau une catégorie d’actif attrayante, surtout en raison de la diminution des risques de récession et du contexte d’évaluation intéressant par rapport aux normes historiques.

 

 

 1The Big Mac, un jeu de mots sur « big macro » (grands thèmes macroéconomiques), est une publication périodique qui traite de sujets pertinents à propos du contexte macroéconomique mondial et des titres à revenu fixe mondiaux.

Les placements dans des titres de créance peuvent perdre de la valeur en raison du déclin de la qualité du crédit de l’émetteur, de l’emprunteur, de la contrepartie ou autre entité responsable du remboursement, des actifs sous-jacents ou de l’évolution du contexte économique ou politique, de la situation de l’émetteur ou d’autres conditions, ou à la perception àl’égard de ces facteurs. Certains types de titres de créance peuvent être plus sensibles à ces facteurs, et donc plus volatils. Par ailleurs, les titres de créance comportent des risques de taux d’intérêt (habituellement, quand les taux d’intérêt grimpent, les cours baissent). Par conséquent, la valeur du portefeuille pourrait diminuer en période de hausse des taux d’intérêt. 

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