La dernière décennie a posé des défis considérables pour les titres à revenu fixe. Dans la foulée de la crise financière mondiale, les taux des titres à revenu fixe ont chuté à des niveaux anormalement bas en raison de l’abondance des liquidités, ce qui a incité les investisseurs à faire des compromis structurels, comme sacrifier la liquidité ou accepter différents types de risques pour obtenir des taux de coupon à peine acceptables. Un cycle de resserrement rigoureux lancé par les banques centrales mondiales ces deux dernières années a déclenché une baisse importante des rendements des titres à revenu fixe. Cependant, nous pensons que la période sombre des titres à revenu fixe est terminée. Les taux des titres à revenu fixe mondiaux sont revenus à des niveaux historiquement attrayants. En fait, après une période marquée par des sources non traditionnelles de revenus des placements, de nombreux participants au marché constatent le potentiel de croissance négligé et les avantages de la diversification des marchés de la dette publique lors de la construction des portefeuilles.
Malgré l’amélioration du contexte pour les titres à revenu fixe, il y a encore de l’incertitude et de la volatilité à l’échelle mondiale. Les banques centrales mondiales sont à des stades différents de leur cycle de politique monétaire et, étant donné que la croissance varie selon les régions et les secteurs, nous avons observé plusieurs perturbations sur les marchés. Ces conditions variables entraînent généralement de plus grands écarts de rendements au sein d’un marché et entre les marchés, mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, en particulier pour les gestionnaires actifs qui peuvent découvrir des occasions de valeur relative et ainsi obtenir un avantage sur le plan du rendement dans ce contexte de marché difficile. La valeur relative, la diversification géographique, la répartition de l’actif et la répartition sectorielle, et la sélection des titres de créance, qui s’appuie sur un processus de recherche rigoureux, sont les leviers qu’un gestionnaire actif utilise habituellement pour tenter de générer de l’alpha. Dans l’ensemble, même si nous sommes optimistes à l’égard des titres de créance, il sera essentiel d’être sélectif.
L’évolution du marché et les répercussions du rééquilibrage des taux
Les cycles de taux d’intérêt évoluent à des rythmes différents selon l’économie locale, et la dispersion des écarts de taux crée davantage d’occasions liées à l’évaluation relative. De plus, même si les taux d’intérêt devaient augmenter, les taux élevés d’aujourd’hui offriraient une protection intéressante contre les baisses de prix. Autrement dit, les seuils de rentabilité sont intéressants. Le seuil de rentabilité correspond à la hausse des taux de rendement nécessaire pour que le revenu d’intérêt d’un an soit contrebalancé et que le rendement total soit égal à 0 %.
La récente corrélation positive entre les obligations et les actions a soulevé des doutes sur la diversification des portefeuilles, mais nous croyons qu’il s’agissait d’un phénomène temporaire. La corrélation entre les obligations et les actions devrait diminuer à mesure que les conditions du marché se normaliseront, selon nous.
Les taux actuels, qui découlent d’un resserrement monétaire douloureux, se situent à des niveaux historiquement intéressants, ce qui signifie qu’il n’est plus nécessaire de faire des compromis en matière de risque et de liquidité pour obtenir des taux intéressants. Les investisseurs qui cherchent à réduire le risque devraient être convaincus que le taux d’une obligation représente une part importante de son rendement.
Les taux de départ actuels laissent entrevoir un potentiel de rendement intéressant. Même si les rendements élevés des liquidités ont incité les investisseurs à les conserver au cours de l’année écoulée, nos recherches ont montré que les obligations à long terme ont affiché de solides rendements lorsque les banques centrales ont terminé leur cycle de resserrement.
Arguments en faveur des obligations mondiales
À l’heure actuelle, la trajectoire des taux directeurs à l’échelle mondiale est moins synchronisée qu’elle ne l’a été récemment, ce qui offre aux investisseurs l’occasion d’affecter des capitaux aux marchés plus avancés dans leurs cycles de taux d’intérêt. Lorsqu’on examine les marchés mondiaux, on constate que les courbes de taux ont des formes différentes. Les investisseurs en titres à revenu fixe peuvent avoir l’occasion de profiter de ces niveaux d’évaluation générationnels. Du côté de la croissance, les paramètres fondamentaux comme la qualité du crédit varient également d’un marché mondial à l’autre, et certains ont plus de potentiel que d’autres compte tenu de leur conjoncture économique. Les investisseurs canadiens peuvent profiter de taux attrayants par rapport aux taux locaux, selon les secteurs, et d’éventuelles réductions de taux à mesure que le cycle économique progresse dans d’autres marchés.
L’indice Bloomberg Global Aggregate est couramment utilisé pour comprendre le marché mondial des titres à revenu fixe. Limité aux émissions de catégorie investissement, cet indice est moins volatil que ce que laisse croire sa réputation, surtout si on le compare au marché obligataire canadien (voir la figure 1).