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Expansion des horizons : arguments en faveur des obligations mondiales dans les investissements guidés par le passif

Les obligations mondiales de catégorie investissement peuvent compléter les stratégies d’investissement guidé par le passif (IGP) traditionnelles, en offrant un potentiel de rendements ajustés au risque intéressant tout en conservant des caractéristiques de couverture du passif cruciales.

Author

Jonathan Barry, FSA, CFA
Directeur général

En résumé

  • L’amélioration de l’état de capitalisation des régimes à prestations déterminées (PD) et la diminution de la durée du passif offrent aux promoteurs l’occasion de réduire l’exposition aux produits dérivés et de couvrir une plus grande partie du passif au moyen d’obligations physiques.
  • Les obligations mondiales de catégorie investissement peuvent compléter les stratégies d’investissement guidé par le passif (IGP) traditionnelles, en offrant un potentiel de rendements ajustés au risque intéressant tout en conservant des caractéristiques de couverture du passif cruciales.

L’approche traditionnelle de l’IGP

Au cours de la dernière décennie, les stratégies d’IGP ont été largement adoptées, 77 % des promoteurs de régime à PD indiquant employer une forme ou une autre de ces stratégies dans leur énoncé de politique de placement1. Elles ont démontré leur efficacité au fil des ans, par des stratégies d’ajustement progressif où le risque est réduit à mesure que l’état de capitalisation s’améliore et des portefeuilles de titres à revenu fixe construits avec soin et rajustés en fonction du passif du régime selon que les taux d’intérêt augmentent ou diminuent. 

Les approches d’IGP traditionnelles utilisent une combinaison d’obligations du Trésor américain et d’obligations de sociétés américaines de catégorie investissement pour créer des portefeuilles dont les profils de durée et de qualité du crédit sont comparables à ceux du passif du régime. Dans de nombreux cas, des instruments dérivés sont utilisés pour prolonger la durée au-delà de ce qui est réalisable au moyen d’obligations physiques et pour combler les différences dans le profil de durée qui ne peuvent être facilement éliminées par des obligations physiques.

Les régimes à PD ont connu un changement marqué de leur situation depuis la fin de 2021, car la hausse des taux a réduit leur passif et amélioré leur état de capitalisation. En effet, de nombreux régimes ont maintenant un état de capitalisation égal ou supérieur à 100 %, après plus d’une décennie où ils se situaient entre 80 % et 90 %2. À mesure que les régimes à PD arrivent à maturité et que les participants vieillissent, la durée du passif diminue naturellement. Les taux plus élevés ont également réduit de deux à trois ans la durée typique du passif des régimes par rapport à la fin de 20213. Un meilleur état de capitalisation et une durée plus courte du passif peuvent permettre de couvrir une plus grande part du passif au moyen d’obligations physiques. Par conséquent, les promoteurs peuvent diminuer l’exposition aux produits dérivés et aux risques de liquidité et de contrepartie qui y sont associés, tout en réduisant la surveillance inhérente aux produits dérivés. 

Bien que l’augmentation de la pondération des obligations physiques passe d’abord par des obligations du Trésor américain et des obligations de sociétés américaines de catégorie investissement, nous croyons que d’autres catégories d’actif, comme les obligations mondiales de catégorie investissement, pourraient aussi jouer un rôle important dans les stratégies d’IGP.

Aperçu du marché obligataire mondial

Une connaissance approfondie du marché obligataire mondial est une première étape importante dans l’évaluation de la viabilité de cette catégorie d’actif. La figure 1 compare les principales caractéristiques des obligations de catégorie investissement mondiales, américaines et autres qu’américaines.

Figure 1 : Comparaison entre les obligations de catégorie investissement mondiales et américaines

  Oblig. mondiales de cat. investissement Oblig. américaines de cat. investissement Oblig. autres qu’américaines de cat. investissement

Capitalisation boursière

Nombre de titres

Rendement le plus défavorable

Durée

61 900 G$

29 613

3,93%

6,6 ans

25 600 G$

13 380

5,05%

6,2 ans

34 800 G$

12 987

2,97%

7,1 ans

Monnaie

$ US

Euro

Yen

Livre Sterling

Autres

45 %

22 %

11 %

4 %

18 %

100 %

s. o.

s. o.

s. o.

s. o.

s. o.

40 %

19 %

7 %

34 %

Répartition selon la qualité

Aaa

Aa

A

Baa

12 %

42 %

32 %

14 %

4 %

72 %

12 %

13 %

18 %

22 %

47 %

14 %

Répartition selon le type de titre

Titres du Trésor

Titres gouvernementaux

Obligations de sociétés

Créances titrisées

53 %

15 %

18 %

14 %

41 %

5 %

25 %

29 %

65 %

21 %

11 %

4 %

Source: Bloomberg, au 30 novembre 2023. Les obligations mondiales sont représentées par l’indice Bloomberg Global Aggregate, les obligations américaines, par l’indice Bloomberg US Aggregate et les obligations autres qu’américaines, par l’indice Bloomberg Aggregate ex US.

Les obligations libellées dans une monnaie autre que le dollar américain représentent plus de la moitié de l’indice Bloomberg Global Aggregate, avec plus de 34 000 milliards de dollars d’obligations émises en euros, en yens et dans d’autres monnaies, ce qui offre aux investisseurs un plus vaste éventail d’occasions. Les obligations autres qu’américaines sont réparties plus uniformément entre les catégories de qualité, le pourcentage de titres notés A étant plus élevé, et présentent également une proportion plus grande de titres gouvernementaux, comparativement aux obligations américaines.

Dans le cas des placements libellés dans des monnaies autres que le dollar américain, les investisseurs doivent tenir compte du risque de change. Les régimes à PD américains couvrent généralement leur exposition à des titres libellés dans des monnaies autres que le dollar américain, de sorte que l’actif et le passif sont libellés dans la même monnaie. Dans le contexte actuel des marchés, la couverture de l’exposition aux monnaies autres que le dollar américain peut être avantageuse pour les investisseurs américains, car la couverture de nombreuses devises, dont l’euro et le yen, comporte un coût négatif. Même si l’incidence de la couverture sur les taux obligataires varie au fil du temps, nous estimons que la couverture de l’exposition aux devises dans un portefeuille d’obligations mondiales diversifié augmenterait le taux effectif d’environ 100 points de base, comme le montre la figure 2.

Compte tenu des avantages de la couverture, les taux obligataires mondiaux se comparent actuellement à ceux des obligations américaines, qui se situent en moyenne à environ 4,9 %. Mais les taux obligataires ne sont qu’une partie de l’histoire. Lorsqu’elles sont couvertes en dollars américains, les obligations mondiales ont affiché un écart-type plus faible et des ratios de Sharpe plus élevés que ceux des obligations américaines au cours de la dernière décennie, comme le montrent les figures 3 et 4.

WORST CALENDAR RETURN: 2022

Les obligations mondiales dans un contexte d’IG

Lorsque nous examinons l’application des obligations mondiales dans un contexte d’IGP, nous devons tenir compte de leur durée et de leur corrélation avec le passif des régimes et les autres catégories d’actif couramment utilisées par les régimes à PD, comme le montre la figure 5.

Nous observons une forte corrélation entre les obligations mondiales et les actifs qui se trouvent habituellement dans les portefeuilles d’IGP. Pour aller plus loin, nous avons examiné la corrélation entre les obligations mondiales et un portefeuille d’actifs qui pourrait servir à couvrir un passif hypothétique ayant une durée d’environ huit ans, comme le montre la figure 6.

Cette forte corrélation ressort davantage lorsque nous comparons les rendements mobiles et cumulatifs des obligations mondiales à ceux d’un portefeuille de couverture du passif, comme le montrent les figures 7 et 8.

WORST CALENDAR RETURN: 2022

Nous constatons que les rendements des obligations mondiales ont généralement emboîté le pas à ceux du portefeuille hypothétique de couverture du passif sur des périodes mobiles de 3 ans. Cependant, au cours des 10 dernières années, les obligations mondiales ont légèrement surpassé le portefeuille hypothétique de couverture du passif, avec un rendement annualisé de 2,04 % contre 1,76 %. 

Quels types d’entités pourraient profiter des obligations mondiales?

Les obligations mondiales pourraient convenir aux régimes à PD bien capitalisés qui sont sur une bonne trajectoire d’ajustement progressif et qui cherchent à accroître leurs placements dans des obligations physiques. Notre analyse a révélé que les obligations mondiales, lorsqu’elles sont couvertes en dollars américains, peuvent être fortement corrélées avec les portefeuilles d’IGP existants, et qu’au fil du temps, elles se sont avérées efficaces pour effectuer le suivi d’un passif ayant un profil de durée comparable.

Les régimes à PD ne sont peut-être pas les seules entités susceptibles de profiter des obligations mondiales. Toutes les entités qui utilisent actuellement un portefeuille d’obligations axé sur les États-Unis pour couvrir des passifs sensibles aux taux d’intérêt, comme les compagnies d’assurance, les fonds de dotation et les fondations, pourraient trouver que les obligations mondiales sont un complément intéressant aux obligations du Trésor et aux obligations de sociétés américaines traditionnelles. 

Bien que notre analyse se soit concentrée sur le bêta des obligations mondiales, nous croyons qu’une approche active à l’égard de cette catégorie d’actif offre la possibilité de générer un rendement supplémentaire au moyen de la répartition, tant sur le plan de l’actif et de la qualité que sur le plan géographique et sectoriel, ainsi que de la sélection des titres dans le contexte d’un plus vaste univers d’émissions. Nous reviendrons sur ce thème dans un prochain article. 

 

Notes

1 Source: Vanguard 2022 Pension Sponsor Survey.

2 Source: 2023 Corporate Pension Funding Study, Milliman, avril 2023; Pension Funding Index, Milliman, novembre 2023. 

3 Source: FTSE Pension Discount Curve, données au 30 novembre 2023. Le taux d’actualisation de régime à « moyen terme » a augmenté, passant de 2,74 % au 31 décembre 2022 à 5,28 % au 30 novembre 2023, tandis que la durée a diminué, passant de 16,83 ans à 13,41 ans au cours de la même période. Le taux d’actualisation de régime à « court terme » a augmenté, passant de 2,63 % à 5,26 % et la durée a diminué, passant de 13,42 ans à 10,96 ans au cours de la même période.
 

Les placements dans des titres de créance peuvent perdre de la valeur en raison du déclin de la qualité du crédit de l’émetteur, de l’emprunteur, de la contrepartie ou autre entité responsable du remboursement, des actifs sous-jacents ou de l’évolution du contexte économique ou politique, de la situation de l’émetteur ou d’autres conditions, ou à la perception à l’égard de ces facteurs. Certains types de titres de créance peuvent être plus sensibles à ces facteurs, et donc plus volatils. Par ailleurs, les titres de créance comportent des risques de taux d’intérêt (habituellement, quand les taux d’intérêt grimpent, les cours baissent). Par conséquent, la valeur du portefeuille pourrait diminuer en période de hausse des taux d’intérêt.

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